Jocelyn Daubigney, flûte
Yves Castagnet, orgue de chœur de Notre-Dame de Paris (Boisseau, 1969)

Jehan Alain (1911-1940) : Trois Mouvements
Hermann Schroeder (1904-1984) : Sonate
Béla Bartok (1881-1945) : Pour les enfants
(7 extraits)
Benjamin Godard (1849-1895) : Idylle
Christoph Willibald Gluck (1714-1787) : Orphée (extrait)
Georg Philipp Teleman (1681-1767) : Sonate en fa mineur
Johann Ludwig Krebs (1713-1780) : Fantaisie en fa mineur
Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Sonate en fa majeur
LIVRET FRANÇAIS / ANGLAIS
Ø 1992 – 2025, Ad Vitam Records AV 241115
Entre 1993 et 1997, sous étiquette Sony puis RCA Victor distribué par BMG, ont paru deux collections passionnantes faisant entendre une pléiade de musiciens français ainsi que la très francophone organiste romaine Livia Mazzanti (Nino Rota, Tonhalle de Zurich) : Organa Viventia et Organa Via. Des Messes de Couperin par Michel Bouvard (Saint-Maximin et Cintegabelle) à un mémorable Schumann d’Olivier Latry (Cavaillé-Coll de Saint-Omer), qui sur le Clicquot de Poitiers offrait aussi un florilège consacré aux Organistes de Notre-Dame de Paris du XVIIe siècle à nos jours (vol. 1), du Brahms de Luc Antonini (Toulouse, La Daurade) au Duruflé de Jean-Pierre Lecaudey (Saint-Rémy-de-Provence), parmi bien d’autres titres – dont quatre volumes Bach.
Trois albums hauts en couleur et des plus séduisants étaient signés Vivianne Loriaut : deux à l’orgue ébouriffant de Rogliano (Corse), dont des polyphonies corses avec Tavagna (ensemble dont Ad Vitam Records propose deux CD plus récents) ; un programme trompette et orgue du XXe siècle (Beckerath de Montélimar) avec Pascal Clarhaut, trompette solo de l’Opéra de Paris. Pas moins de trois albums solistes revenaient à Yves Castagnet : Sonates de Mendelssohn (Masevaux), Symphonie-Passion et Évocation de Dupré, Première et Deuxième Symphonies de Vierne (Saint-Ouen de Rouen). Autant d’albums épuisés que l’on ne trouve même pas, sauf erreur, sur les sites de streaming et de téléchargement, mais éventuellement d’occasion… De cette manne généreuse, un titre est aujourd’hui réédité par Ad Vitam en lien, un peu paradoxal, avec la réouverture de Notre-Dame de Paris restaurée. Paradoxal car, précisément, l’orgue de chœur de Notre-Dame (1) n’aura pu être de la fête, sa reconstruction avec augmentation n’étant prévue que pour la fin de cette année 2025 (2).
Fleuron d’Organa Via, l’album flûte et orgue reste le seul témoignage discographique du Boisseau de Notre-Dame en tant que véritable partenaire soliste (on le retrouve dans nombre d’albums de la Maîtrise Notre-Dame de Paris comme accompagnateur). Ce programme des modernes vers le baroque témoigne d’une atmosphère envoûtante et onirique, évanescente et prenante, élégiaque dans les mouvements lents ou purement poétiques – l’air confié à la flûte par Gluck dans le Ballet des ombres heureuses ou Scène des Champs-Élysées de son opéra Orphée et Eurydice – mais aussi dans bien des sections vives, à la fois merveilleusement mobiles et comme suspendues dans une acoustique éthérée. Il s’agit principalement de transcriptions-adaptations, ainsi la Sonate pour hautbois et orgue (1977) de Schroeder ou les Trois Mouvements pour flûte et piano de Jehan Alain, adaptation pour flûte et orgue publiée chez Leduc en 1975 par la sœur du compositeur, mais qu’elle avait enregistrée, avec Jean-Pierre Rampal, dès 1971 – cf. Marie-Claire Alain, L’Orgue français, Warner Classics, 22 CD, 2014.
(1) https://inventaire-des-orgues.fr/detail/orgue-paris-cathedrale-notre-dame-fr-75056-paris-ndamev1-c/
(2) https://revivre-notre-dame.fr/projet/orgue-notre-dame-de-paris/