Échos

Orgue-orchestre ou Orchestre-orgue ?

Par Vincent Genvrin, dessin de Victor Weller

L’orgue symphonique cherche à imiter l’orchestre, paraît-il, mais on n’a jamais songé à un orchestre qui imiterait l’orgue. Pourtant ce serait chouette comme tout ! Or donc :

Le chef est dissimulé par un petit groupe de musiciens placé au bord de la scène (quelques cordes, piccolo et clarinette) qui doivent produire des sons stridents.

Devant le chef se tient l’orchestre principal (cordes et cuivres) jouant aussi fort que possible.

Tout au fond, un troisième groupe (alto, alto solo, flûtes, basson, hautbois, trompette et clairon de cavalerie) est le seul ayant l’autorisation de faire des nuances – encore cette clause a-t-elle été supprimée dans plusieurs lieux, de même que la possibilité de jouer des notes plus graves que l’ut2, voire le fa2.

De part et d’autre, une contrebasse, un violoncelle et un tuba à qui la convention collective interdit de dépasser la vitesse de doubles-croches à noire = 60.

Aucun musicien ne doit jouer de notes plus aiguës que le sol5 sous peine d’amende.

L’orchestre s’accorde deux fois par an. Le chef reçoit une rémunération comprise entre 150 et 500 € par concert. Il a droit à deux répétitions pendant que l’on passe l’aspirateur dans la salle…