Organiste, compositeur, professeur, musicien sensible à l’humilité extrême, Jean-Claude Henry nous a quittés le 12 septembre dernier. Comme il aimait le rappeler avec un sourire à la fois malicieux et presque résigné, il était né un 30 décembre. Pas de chance : à quelques jours près, et pour les biographes qui, souvent, ne retiennent que l’année et non le jour de naissance, il avait un an de moins !
Cet humour, qui transparaissait volontiers au détour des conversations, ne parvenait pourtant pas à masquer une inquiétude souterraine qui semble l’avoir habité sa vie durant : peur d’avoir mal fait, mal compris ; peur de ne pas avoir dit la bonne chose au bon moment ; peur de n’avoir pas réussi à convaincre, de déranger, de décevoir…
Une discrétion extrême pour un musicien pourtant auréolé des plus prestigieuses distinctions (dont de nombreux premiers prix au CNSMDP entre 1955 et 1959, suivis d’un Premier Second Grand Prix de Rome en 1960) et qui fut professeur de contrepoint au Conservatoire de Paris de 1967 à 2000, faisant de cette classe l’un des pôles emblématiques de l’établissement. Sa disparition ébranle le monde de l’orgue et, en particulier, ses nombreux étudiants qui gardent de lui le souvenir d’un musicien profondément authentique, bienveillant et totalement dévoué à ce qui lui semblait un pôle essentiel : la transmission.
Jean-Claude Henry : Piccola Sonatina par Rikako Watanabé à l’orgue de St-Thomas d’Aquin à Paris ; Prise de son : Maurice Mehl, août 2014. Inédit ON.
Orgues Nouvelles lui rendra hommage dans son numéro de décembre (ON67)