Échos

Jean Boyer : « le programme est fait ! »

Par Catherine Boyer

Des carnets et des cahiers, Jean en avait de toutes sortes :

  • Carnets de jury de concours (notes prises pendant l’épreuve).
  • Cahiers de suivi des étudiants
    (rédigés très méticuleusement à la fin du cours).
  • Carnets de registrations.
  • Carnets de vocabulaire français/allemandet français/anglais.
  • Carnets de Kanjis.
  • Carnets de comptabilité pour les concertsen France et à l’étranger (instructif !).
  • Petit carnet à spirales dans lequel Jean a notéle répertoire thématique des œuvres de Bach.
  • Et bien sûr les carnets de concerts : Gimont, septembre 1966 – Payerne, 2003.

Jean consacrait beaucoup de temps à l’élaboration d’un programme : ça n’allait pas toujours de soi. On savait qu’il ne fallait pas le déranger, mais il finissait par sortir de son bureau et annoncer : « Le programme est fait ! »

L’idée de faire connaître ces carnets ne date pas d’hier. Elle m’accompagne en fait depuis des années.

En feuilletant ces carnets, je pressentais l’intérêt qu’ils présenteraient pour les « connaisseurs » du monde de l’orgue. Restait à trouver quelqu’un qui veuille bien se pencher sur la question… Lionel Avot a accepté. Je dois dire que je n’avais pas mesuré l’ampleur de la tâche.

L’analyse qu’il fait de ces programmes est passionnante ; je suis admirative du travail qu’il a réalisé, prenant par endroits appui sur des extraits de la correspondance entre Jean et Michel Bouvard, sur des extraits de témoignages parus dans le Portrait mosaïque 1, mais aussi parlant de Jean – comme à son habitude – avec affection et discernement.

Le travail de recherche d’extraits de concerts est également remarquable.

J’adresse tous mes remerciements à Nicolas Bucher, Freddy Eichelberger, Michel Trémoulhac, et tous ceux qui ont contribué aux écoutes et choix d’extraits qui figurent sur le CD. Là aussi, le travail était imposant et les délais difficiles à tenir. Je leur avais donné carte blanche et souscris totalement au choix qui a été fait.

Je remercie aussi Luc Weeger – on lui doit l’inventaire des enregistrements trouvés dans le bureau de Jean –, toujours présent aux côtés de la famille Boyer, ainsi que Michel Alabau, dont l’implication dans ce projet a été constante .

Merci enfin à Alain Villain pour ces deux photos prises pendant l’enregistrement de l’intégrale Brahms.

Reste la question inévitable et vaine : Jean aurait-il accepté que l’on publie ces extraits de concerts ?

En d’autres circonstances, j’ai usé de mon droit de réserve et refusé des publications, après avoir pris conseil auprès d’amis compétents. Ici, je suis à l’origine du pro- jet et bien que dans l’incertitude totale de ce qu’aurait été la réaction de Jean, j’en assume la responsabilité.


Retrouvez notre dossier complet sur Jean Boyer, à l’occasion des 20 ans de sa disparition, dans notre numéro 66, disponible en numéro isolé ou en abonnement.