Échos

De gauche à droite : Jean Saint-Arroman entouré de sa fille Nathalie (à sa droite), de son frère Bernard et de sa belle-sœur Lise (à sa gauche)

Un motet inédit du XVIIe siècle redécouvert !

Une découverte musicologique majeure a été récemment effectuée à la bibliothèque municipale de Saint-Germain-en-Laye : un motet inédit, vraisemblablement de la toute fin du XVIIe siècle. L’influence française est manifeste, mais nous sommes devant une étrange particularité, puisque le texte, habituellement en latin dans le cas d’un motet, est fort curieusement en anglais. « Exemple unique à notre connaissance », nous apprend Aude Heurtematte, à l’origine de cette découverte rarissime, avant de continuer l’explication : « À cette époque, le roi d’Angleterre Jacques II était en exil en France, accueilli avec toute sa cour au château de Saint-Germain-en-Laye par son cousin Louis XIV ; d’où la présence de ce manuscrit à la bibliothèque du lieu. Le compositeur de cet étrange motet pourrait donc tout à fait avoir fait partie de la cour entourant Jacques II, ceci expliquant la langue anglaise. Ce n’est qu’une hypothèse, bien sûr ! »

La restitution – historiquement informée, comme il se doit – de cette œuvre surprenante eut lieu le 29 mars dernier, en présence de Jean Saint-Arroman, grand spécialiste de cette musique.

Mais vous l’aurez sans doute remarqué… À quelques jours près… nous étions le 1er avril.  

Eh oui ! Et pardon de la déception que la nouvelle va peut-être susciter ! C’est bien d’une sorte de joli poisson dont il est question… Un hommage en forme de pastiche – vous y reconnaîtrez par exemple, sur la première page, la patte de Louis Marchand, avec une citation évidente du Grand Dialogue en ut – écrit par l’un de nos plus emblématiques musiciens, Olivier Latry, pour fêter les 90 ans de l’illustre musicologue.

Bon anniversaire !

Né en mars 1935, Jean Saint-Arroman fête en effet cette année un anniversaire hautement symbolique. Pour l’occasion, une trentaine de personnes s’étaient réunies le 29 mars dernier à Paris. Parmi celles-ci, la fine fleur des organistes français, des anciens étudiants, des amis, mais aussi la famille de Jean Saint-Arroman. Un concert à Saint-Séverin suivi d’un repas dans une salle avoisinante donna le ton de la soirée, placée sous le signe de la musique, bien sûr, mais aussi de l’amitié. Une soirée au cours de laquelle fut interprétée ce mémorable Happy birthday relooké à la façon ancienne, interprété avec le brio et l’énergie que vous imaginez par l’assemblée, réunie en chorale pour l’évènement, dirigée de main de maître par Christophe Mantoux et accompagnée au piano par le compositeur en personne. Un beau moment de complicité musicale détendue et pleine de bonne humeur.

Cette soirée fut surtout une façon de remercier Jean Saint-Arroman pour tout ce qu’il a réalisé – et réalise encore – pour la connaissance de la musique baroque française ; de le remercier de l’avoir fait avec autant de conviction, d’enthousiasme, de constance, mais aussi de simplicité, de gentillesse et, bien souvent, d’humour, comme en témoigna son sourire à la fois reconnaissant et amusé à la fin de la joyeuse prestation chorale.

Nous en profitons pour vous rappeler que le dernier Journal (N°83, mars 2025) de Jean Saint-Arroman (Menuet, changement de tempo) est en ligne sur le site de la revue et que les 30 premiers numéros du Journal sont maintenant disponibles dans la rubrique « ressources ».